ATTENTION : ce site est réservée à des lectrices averties.

Il traite de la chirurgie des seins qui tombent et retrace mon aventure dans cette intervention. Des images de seins de tous genres, ainsi que des photos post-opératoires peuvent choquer.

Pour rendre mon blog utile, je ne cherche ni à plaire, ni à montrer une image avantageuse de moi-même. Ne souhaitant offenser personne, merci de bien vouloir quitter cette page si votre sensibilité ne vous permet pas d'aller plus loin !

Aux autres, bonne lecture !

mercredi 29 juin 2016

J+4 ; hématomes, perte de sensibilité, et nuits inconfortables

4 jours après l'opération, je peux bouger comme je le souhaite, lever les bras, mettre des T-shirts sans difficulté. En revanche, je ne peux pas m'affairer trop longtemps avec les bras (genre ranger la cuisine), ça me fatigue très vite.

Je dors mal, je commence à avoir mal au dos de ne pouvoir varier les positions, mais c'est surtout le soutif qui me gêne, il me serre beaucoup, surtout dans le dos et sur les côtes, et allongée c'est pire. Dur dur...

A ce stade voici les sensations :

- une sensation de glouglous étranges quand les prothèses bougent parfois
- des douleurs vagues dans les seins tendus
- rarement, des douleurs plus vives au niveau des incisions

Défaire le soutien-gorge de maintien 2 fois par jours pendant 5 minutes pour respirer me détend. Mais c'est lui qui assure que les berges des zones incisées se tiennent bien pour une parfaite cicatrisation, donc vraiment pas plus.

Apparition d'hématomes





Des hématomes apparaissent de façon vraiment vive. C'est très jaune. J'ai décidé de masser mes seins 2 fois par jour avec le gel Arnican, qui aide beaucoup et qui a une odeur qui me rend folle :)

J'en mets une bonne quantité et je masse en toute légèreté en petits ronds circulaires sur tout le tour du sein. Le soir c'est mon homme qui me le fait car ça m'aide à me détendre.




Je pense que ces petites stimulations toutes douces sont très bonnes pour la peau et pour aider les seins à dégonfler. Même si ce n'est pas entièrement pénétré, je remets le soutien-gorge par dessus.

Je vais faire ce rituel jusqu'à complète récupération de la peau.


Découverte des pertes de sensibilité


C'est en massant que j'ai pu découvrir des pertes de sensibilité.

Des normales : comme le bout des seins (60% des femmes perdent leur sensibilité des aréoles après l'opération, certaines la retrouve dans les 6 mois, d'autres jamais).

Des surprenantes : la quasi moitié de mon sein droit est insensible. Mais complètement. J'ai l'impression de toucher un pneu gonflé à bloc (c'est hyper tendu et inflammé là dessous, je le sens sous le doigt). Ca, c'est côté doigts. Côté sein, rien. C'est très étrange et assez angoissant comme non-sensation. Je pourrais me piquer avec une aiguille, je ne sentirais rien. Je n'aime pas du tout. Et biensûr, j'espère vraiment que tout va rentrer dans l'ordre.

Toute la zone colorée est devenue insensible :








mardi 28 juin 2016

J+3 : Visite de contrôle et sortie en concert :D

La 1ère visite de contrôle était prévue dès le début 3 jours après l'intervention.
J'ai réussi à me lever seule, ça fait mal sur le coup et pendant 1 minute puis ça passe.

J'ai pris un Über et je suis allée au cabinet de ma chirurgienne.
L'infirmière qui l'a assisté pendant l'opération était là et c'était drôle, on ne s'est pas reconnue, car on ne s'était vue qu'avec les charlottes sur la tête. Et moi, sans mes cheveux, je ne suis plus moi :D

Du coup, la chirurgienne est passé en coup de vente voir si tout allait bien, c'était le cas, et c'est surtout l'infirmière qui s'est occupé de moi pendant 10 minutes.

J'ai dit que je trouvais mes seins trop trop énormes. On m'a rassuré, ça allait beaucoup dégonfler. Beaucoup le premier mois, puis ensuite jusqu'à 6 mois, où on peut évaluer le volume définitif.

OUF !

En effet la peau est ultra ultra tendue surtout sur les côtés. Et c'est vraiment sur les côtés que je trouve ça trop gros et peu joli. En fait c'est surtout gonflé sur les côtés.

Elle m'a couvert les steristrips avec un sparadrap fin et beige pour faire plus beau et propre.
J'en ai profité pour changer le soutien gorge de maintien.

Lorsque le soutif est ouvert on imagine à quel point il faut serrer pour le fermer.
On voit bien que le dessous des seins est plus gonflé que le dessus, normal, c'est surtout là qu'a eu lieu le remodelage.



Vue de dessous, ça fait mère qui va allaiter le monde. Remus ! Romulus ! A table !



Des oedèmes (bleus, ou plutôt bleus jaunes...) sont apparus. C'est tout à fait normal. Il faut continuer les prises de granules d'arnica.


Je dois dire que je suis satisfaite de la forme et que c'est magique pour moi de voir ce nouveau profil.
Ca fait vraiment de voir la nouvelle position de mes aréoles.

Je suis pleine de sparadraps et de cicatrices dessous, mais je me sens déjà une nouvelle femme, d'une façon que je n'aurais pas soupçonné. Mon nouveau secret sera d'avoir des cicatrices péri-aréolaires et en T inversé. Et bien, c'est bien moins lourd que le secret de cacher des seins qui tombent. Et ça je ne m'y attendait pas aussi tôt.

Niveau douleurs, j'ai quelques fois les douleurs des incisions qui se font sentir, c'est assez vif mais supportable et ça ne dure jamais longtemps. C'est lorsqu'un mouvement les a fait bouger souvent.

Le soir j'avais des billets depuis longtemps pour un concert, j'y suis allée. Evidemment c'était un concert calme, assis et public calme. Mais les basses étaient fortes et je les sentais.
Mais tout s'est très bien passé. J'étais quand même soulagée de rentrer à la maison.

J'ai douché pour la première fois mes seins depuis l'opération. Ma chirurgienne m'a prescrit l'Huile Lavante Lipikar de La Roche-Posay. Effectivement ça a été très agréable, il n'y a pas plus doux et respectueux. Ca mousse vite et ça nettoie très bien.

Surtout pas de savon ou gel douche classique ! Et faire vite ! Je me suis laissée sécher seins nus sur le lit,  avec le ventilateur, histoire de ne pas remettre le soutien-gorge sur des sparadraps humides. Ca a séché très vite. Tout va bien.





lundi 27 juin 2016

J+2 : journée douloureuse

La deuxième jour après l'opération de ptose mammaire s'est démarqué.... aïe ouille zzzz... Pour résumer.

Déjà, j'ai dormi bien plus tard que mon homme. Puis je n'ai pas réussi à me lever du lit quand je me suis réveillée, je me suis assise plusieurs minutes au bord du lit, puis gros vertige, nausées, grosses sueurs immédiates, je me sentais partir, j'allais tomber dans les pommes... je le voyais venir, je connais cette sensation. J'appelle mon homme avec ma petite voix, il accourt, et je défais mon soutien-gorge de maintien pour respirer... Ca a été mieux illico, mais j'ai vraiment eu peur. 

Ca m'a semblé anormal. Je n'aime pas ces sensations fiévreuses imminentes que j'associe aux infections ou au rejet des prothèses. 

J'ai mangé au lit, très léger, puis finalement, j'y ai passé la journée, à dormir et somnoler. Mon corps avait besoin de récupérer. Je respectais cela. 

A 16h30, j'ai plus ou moins émergé, et je suis allée écrire un mail à ma chirurgienne en lui disant que ça n'allait pas. Je lui expliquais tout ce qui m'inquiétait :

- la non récupération
- la douleur intense au niveau des prothèses
- les vertiges / nausées
- une boursouflure sur le sein gauche
- le steri-strip autours de l'aréole qui commençait à gratter

Elle m'a répondu dans l'heure e m'a dit de ne pas m'inquiéter. Que les douleurs étaient vraiment normales, que ça irait mieux de jours en jours, et que la boursouflure faisait partie de l'oedème normal. Que je pouvais mettre un peu de Biseptine là ou ça grattait pas de crème ni d'alcool.

Et important : que l'anti-douleur Tramadol que je prenais était parfois mal toléré et causait des vertiges et nausées. 

Le Salaud ! Et oui, c'était lui qui m'a pourri la journée. Car lorsque je l'ai arrêté, tout est redevenu mieux. Je m'en suis tenue au Dalfagan et j'ai pu revivre !

J'ai passé une soirée à peu près normale, et j'ai redormi dans soucis toute la nuit. J'ai même réussi à me coucher et me lever seule dans la nuit pour aller aux toilettes, sans aide. Par contre, aïe les abdos, à force.

J'ai regardé un peu mes seins lorsque j'étais allongée, mais rien de plus que cette photo. 
J'ai mon RDV de contrôle demain, à 3 jours, et je préfère l'attendre.

Je me rends compte en voyant cette photo, que lorsque j'en voyais des similaires sur d'autres seins, ça me retournait un peu le ventre, mais qu'en fait, à vivre c'est bien moins gênant/dégoutant/douloureux que ce que l'on s'imagine !





Ptose mammaire J+1 : lendemain de l'opération

Je me suis réveillée vers 8h45. Une femme venait s'installer dans la chambre. Du coup on a un peu papoté. Elle venait pour une réduction mammaire. Les cicatrices et les suites post-opératoires sont les mêmes.

Devant mon triste petit déjeuner, j'attendais impatiemment qu'on vienne me libérer de mon corset-pansement serré à mort, qui m'empêchait de respirer.

"On a passé 4 heures sur vos seins, je me suis battue avec !"


C'est ce que me dit ma chirurgienne en entrant dans la chambre, avec un grand sourire (ouf). Elle m'explique que ça a été très complexe, que mes seins originaux étaient très durs à travailler et modeler. L'opération qui devait durer 2h30 a duré 4h. Mais que le résultat était fabuleux (à ce mot une partie virtuelle de moi se laisse tomber sur une gros coussin en satin en mode ouf !)

En 3 coups de ciseaux, elle fait sauter le corset, j'ai enfin pu respirer, quelle libération.
J'ai aussi vu mes seins, du dessus, j'ai fait "waw" !

C'était si propre et bien sculpté, je ne m'attendais pas à ça. On a immédiatement mis le soutien-gorge de maintien. Cool pas trop moche et un peu décolleté.


Je m'attendais à avoir avec dégoût des tétons sanguinolents (disons-le) et vraiment c'était tout clean tout propre. Un plus dû au pansement ultra serré de la nuit je pense.

Je devrai garder ce soutien-gorge de maintien jour et nuit pendant 3 semaines / 1 mois. C'est la phase de cicatrisation la plus importante. Plus les cicatrices sont comprimées, plus elles seront belles.
Et dans cette phase, les 10 premiers jours sont primordiaux : pas le droit à l'effort, pas de sac à main s'il n'est pas ultra léger, pas de porte à tirer trop lourde. De toute façon, ça fait mal aux pectoraux, donc dès que ça fait mal, c'est qu'il ne faut pas faire.

En effet, dans mon cas, les prothèses sont mis sous le pectoral, pour un rendu plus naturel.
C'est aussi plus douloureux en post-opératoire.

Au niveau des douleurs, on m'a prescrit du Tramadol et du Paracétamol que j'utilise en continu (pour ne pas laisser la douleur s'installer).

Ce qui fait mal :

La douleur que je ressens ce jour là n'est pas liée aux incisions mais à la présence des prothèses qui se font leur place dans les chairs. Quand je passe d'une position à l'autre, je sens leur mouvement de gravité et ouille ! Et ce malgré le soutif.
Les douleurs sont donc internes.
Quand je toussote ça fait mal. Je ne peux pas non plus prendre de très grandes inspirations encore.

L'état des seins :


Ils sont actuellement à l'état bionique-cosmique. Quand je m'allonge rien ne bouge, ce sont des montagnes qui tiennent en place, hyper dures ! :D

Lorsque je touche mon décolleté on a la dureté relative d'une aubergine !

Je n'ai pas du tout encore idée de la sensibilité des tétons (60% des femmes perdent leur sensibilité après l'opération, certaines la retrouve dans les 6 mois, d'autres jamais vraiment).



Ma chirurgienne m'a conseillé de mettre des cotons ronds sur les bouts de sein pour leur faire un petit endroit tout doux dans le soutien-gorge.





Voilà le rendu debout en soutien-gorge. Ils sont enormous, heureusement ça va dégonfler. Avant mon sein droit faisait un petit D, j'ai dit que je voulais un petit D. Là on est en mode pastèque prête à craquer. Il va falloir être patiente. Habillée j'ai l'air moins bien qu'avant, genre grande dame baraque avec des seins taille E bien rangés dans un soutif barricadé. Pas trop ma silhouette de rêve...


Mon homme est venu me chercher, il pensait me trouver alitée en train de gémir, je lui ai ouvert la porte, quasi prête et on a de suite été dans la salle de bain pour que je lui montre ! J'étais tellement contente, et lui aussi, il a sursauté de bonne surprise : "c'est clean ! Je m'attendais pas à ça".

Il faut dire que je l'avais préparé au pire, pour qu'il ne soit pas déçu... genre "tu sais, je vais sûrement avoir des Frankenstein à la place de seins, ça va couler jour et nuit pendant une semaine, etc"...

Bon en l'occurence ça a un tout petit peu coulé, mais dans le genre petite goutte dans le soutif, tout va bien.

Nous sommes rentrés à la maison. J'ai un peu bossé sur ordinateur. Puis le soir on s'est fait un film j'étais calée, hyper droite, dans le canapé, pour ne pas avoir trop mal, et ça a été.

Le coucher a été un peu dur : le passage à la position coucher, toujours difficile. Mais je me suis vite détendue. J'avais peur de ne pas réussir à dormir, moi qui dort toujours sur le côté ou dans des positions à la Marty McFly...  Mais curieusement, ça a été, je pense que mon corps ne demandait que ça.

J'ai fait quelques respirations de pranayama pour encourager mon corps et lui faire du bien. Il me l'a bien rendu comme toujours. J'ai très bien dormi.

Mon homme m'a fait quelques caresses sur le décolleté, et ça m'a beaucoup détendue.
J'ai été contente de voir que malgré ce qui se passait dans le soutien-gorge, mon envie sexuelle était toujours là. Moi qui craignait la perte totale de mojo...

Tout va bien.







Ma ptose mammaire : le jour J de l'opération !!


Le jour J est arrivé, ce jour que j'ai commencé à planifier il y a 10 ans. C'est avec sérénité que j'ai entamé cette journée, sans aucun doute, sans hésitation, il faisait déjà partie de mon histoire. J'avais juste à me rendre en des lieux pour la vivre.

RDV à 8h00 à la Clinique T.u.r.i.n à Paris 8ème, pour enregistrer mon entrée. Mon homme m'a accompagnée jusqu'à l'immeuble, puis j'ai franchi la porte seule, après 3000 bisous souriants. J'ai beaucoup apprécié cette clinique, ils ont été réglo, organisés, supers. De plus elle est super calme. Tout le monde a été très gentil et souriant, pas d'infirmières détestant son job, faisant la gueule et vous torturant à chaque prise de tension. La chambre était hyper cocoon et chaude, je m'y suis sentie super bien. J'ai décidé qu'ici, tout allait très bien se passer :)





J'ai placé un peu mes affaires, puis une infirmière est venue me préparer. Elle m'a donné la tenue de compète et m'a dit de mettre mes bas de contention. Puis je me suis installée dans le lit et elle m'a apporté des relaxants, qui je dois dire on fait leur job : je planais.

Puis j'ai attendu le passage de ma chirurgienne. Je me suis difficilement levée du lit (ça tanguait violent) pour qu'elle remesure et me fasse les dessins sur les seins avec un feutre. Elle était speed comme d'habitude mais m'a entièrement rassurée, elle avait en tête les photos que je lui avais montré et elle était super prête. Vers 10h30 on m'a emmené au bloc sur un brancard. On m'a dit de mettre un slip jetable (je l'aurais bien voulu avant !) et de m'allonger sur la table d'opération. C'est la première fois que j'en ai autant vu d'une salle d'opération, et dans celle-ci la lumière du jour entrait, c'était spécial. L'anesthésiste est arrivé en me caressant la tête, ils ont toujours ces gestes rassurants pour les patients. A ce moment là, vous ne flippez pas, vous attendez de vous endormir et voilà tout. L'environnement et les gens sont rassurants. L'anesthésiste m'a mis une perfusion au bras, et m'a annoncé commencer à envoyer les produits. Il m'a dit de penser à des choses agréables. J'ai pensé à mon endroit préféré sur Terre, et j'ai senti que je partais, j'ai dit au revoir.


Je me suis réveillée d'un sommeil très agréable. On m'a donné mon brumisateur de suite pour la bouche. Je n'avais pas de douleurs. J'ai demandé si j'avais des drains, on m'a dit que non. Ouf. Je redoutais un peu. Puis quand j'ai été bien réveillée on m'a remontée dans la chambre. Le brancardiste était un peu naze, il n'a pas su m'aider à me remettre dans le lit, j'ai galéré.

La surprise à laquelle je ne m'attendais pas, c'était d'avoir un "corset-pansement" hyper serré, et douloureux. Vraiment dur dur de bouger. On m'a immédiatement demandé mon niveau de douleur de 1 à 10, j'ai dit 7. Et là, quelqu'un m'a mis une perfusion et pouf, redodo.



Je réouvre les yeux ce qui m'a semblé 15 min plus tard, et je vois mon homme entrer dans la chambre... Waw déjà 18h30?  Ca m'a fait très plaisir de le voir évidemment. Je me sentais mieux, mais le simple fait de rehausser mon lit pour être assise me donnait des douleurs très vives dans les seins (les prothèses à vif dans les chairs, on les sent dans chaque mouvement), et dans le dos tellement le pansement était serré. Je ne pouvais faire que de toutes petites respirations. Vraiment, vraiment dur. Ce pansement est essentiel après ce genre de plastie mammaire, il faut que tout reste bien en place en post-opératoire. On m'a dit qu'on me l'enlèverait le lendemain ouf !

On a passé un bon moment. J'ai dîné, comme partout ailleurs le repas n'était pas bon :D
J'ai eu un petit malaise et de grosses sueurs quand j'ai commencé à manger. Puis ça a été.
Mon homme est parti, puis j'ai dormi. Je me suis ensuite réveillée toute la nuit. Comme 75% des patients de la clinique, j'ai sonné à 4h du mat' parce que les douleurs se réveillaient. On me mettait alors du paracétamol en perfusion. J'ai redormi vers 4h30 du matin.

Je n'ai pas eu d'angoisses ni d'inquiétudes. Dans l'imminence post-opératoire, on se repose, on subit et on attend, on ne réfléchit pas vraiment.

Cependant, j'ai tout de même un bon feeling.


dimanche 26 juin 2016

Ptose mammaire J-1 : préparation à l'opération

C'est assez tranquille d'esprit que je me suis préparée à l'opération. En effet, toutes les réflexions des ces dernières années étaient passées, les discussions avec mon homme aussi, et toutes m'ont menée à ce jour J, que je préparais depuis longtemps.

Je me sens bien, et je sens que je vais "prendre soin de moi". J'ai fait pas mal de méditation et de yoga pour préparer mon corps, le remercier, le rassurer.

Ma chirurgienne m'a prescrit un petit kit pré-opératoire :



La Betadine Scrub : classique, on doit se laver entièrement avec (même les cheveux) la veille au soir, et le corps de nouveau, au matin de l'opération. Le produit est antiseptique, il réduit temporairement les micro-organismes présents partout sur le corps.







Klorane : crème dépilatoire douce . Il faut venir à l'opération sans poils sous les aisselles. Et il ne faut pas utiliser de rasoirs (micro-coupures problématique). Perso, je fais du laser, mais il y en avait un peu tout de même. Cette crème a été super efficace et effectivement très douce.






Arnica Montana 5CH : un classique en chirurgie, pour préparer le corps à encaisser l'oedème et les echymoses. Il faut commencer 4 jours avant l'opération et continuer ensuite jusqu'à disparition des oedèmes.





Il faut aussi enlever son vernis et ses bijoux. Bref, on se fait pure ! C'est un rituel assez agréable et rassurant je trouve.

J'ai ensuite préparé mon sac d'affaires pour la clinique, des affaires de toillettes, serviettes mais aussi :

Une chemise : car il va falloir porter pendant un temps des  hauts qui s'ouvrent par le devant

Des bas de contention : achetés à la pharmacie dans ma taille, il faut les porter pendant l'opération et quelques jours après, pour limiter les risques de thromboses veineuses.

Les soutien-gorge de maintien post-opératoire allait être amenés par l'infirmière, je les avais prépayés.







Un petit brumisateur d'eau : vous pouvez demander à l'avoir avec vous en salle de réveil, car souvent, on a la bouche et la gorge très sèche, mais pas le droit de boire. Personnellement, j'ai déjà eu des soucis pour déglutir en salle de réveil alors je ne voulais pas m'en passer.







Les anti-douleurs prescrits par l'anesthésiste: 
Il y en aura sous forme de perfusion à la clinique mais je les ai emporté. Il m'a conseillé de ne pas attendre d'avoir mal pour les prendre, car c'est plus facile d'anticiper et d'éviter la douleur que de la traiter une fois qu'elle est installée.





Puis j'ai pris des petites affaires pour me sentir bien ; mon peignoir préféré, de l'huile essentielle de lavande, une crème visage et contour des yeux Nuxe pour bien m'hydrater et ne pas avoir l'air trop fatiguée en sortant de la clinique, des bouteilles d'Evian et un livre.
C'est plus que prête que j'ai été me coucher avant ce grand jour.
Moi et mon homme, on a dit au revoir à mes anciens seins, et on a bien ri !

Ptose mammaire : les peurs et les angoisses de l'opération

J'aurais pu écrire un article pour chaque soirée d'angoisse que j'ai pu avoir l'opération approchant, mais d'une il n'y en pas eu tant que ça (3 ou 4 sur les 3 derniers mois), et j'ai préféré les lister ici.
Les peurs et les angoisses est ce que nous avons toutes avant ce genre d'intervention. Elles nous sont propres et parfois communes, et personne ne peut les gérer à notre place, elles font partie de notre histoire et de nos challenges. Il y en a qui se raisonnent, d'autres pas du tout.



Peur de faire une erreur morale, par orgueil 

On peut éprouver une culpabilité à toucher à ses seins sains, culpabilité véhiculée parfois par des femmes qui ont souffert du cancer du sein, qui disent "elles ne savent pas la chance qu'elles ont". Personnellement, je pense que "chacune son histoire". Ma mère a eu un cancer du sein aussi. Et moi j'ai une ptose importante, je souhaite la corriger, je vois ça comme une réparation de seins abîmés. Une partie de moi trouve triste, de façon générale, qu'on passe sur une table chirurgicale, pour se sentir mieux, au XXIème siècle. Cependant, je ne m'arrête pas là, car le désir n'est pas simplement esthétique, il en va de mon bien-être profond, et de mon histoire qui a beaucoup consisté à réparer l'abîmé (moral, physique...), pour faire naître une femme heureuse.

Peur de s'être trompée sur son chirurgien

Découvrir qu'il parlait bien et qu'en fait, il avait mauvais goût... Il y en a des comme ça. J'en ai entendu parlé via des amies. Ensuite, je pense qu'il revient à chacune de bien faire son choix, et d'investir un peu pour en consulter plusieurs, c'est essentiel. Personnellement, ça m'a beaucoup apporté de pouvoir comparer. N'en voir qu'un seul et foncer, c'est de la folie ! Même si l'impression est bonne.

Peur d'avoir un résultat infâme

Notre peur à toutes. La plus basique, la plus normale : se lancer et en sortir encore plus amochée.
Je crois que lorsqu'on se décide pour la ptose mammaire, c'est qu'en sortir plus moche serait vraiment difficile... Tellement une ptose est inesthétique. J'ai quand même vu, sur certains avant-après, des femmes qui n'avaient quasiment pas de ptoses, et qui se retrouvent avec les cicatrices en T inversés, pour un résultat à peine mieux... Comme quoi, le choix du chirurgien est vraiment primordial, car les petites ptoses ne nécessitent pas de cicatrices en T.

Peur d'avoir une forme de mamelon râtée

Mauvaise cicatrisation ou manque de goût du chirurgien, me retrouver avec des mamelons en triangle, ce serait le drame. En effet, tout le tour de l'aréole va être incisé puis recousu...  Pour moi c'est LE détail à perfectionner au mieux. Mais certains chirurgiens s'en fichent, vraiment, la priorité pour eux étant de remonter les seins et donner une forme.
Si tous les chirurgiens esthétiques sont "compétents", cela ne veut pas dire que ce sont tous des artistes sculpteurs... C'est pourquoi je pense important de vérifier leurs goûts et leur travail en demandant des photos d'avant-après (c'est votre droit, n'ayez pas honte).
Moi j'ai directement parlé de la forme des aréoles à ma chirurgienne, qui a de suite compris (je pense qu'en matière de seins, unE chirurgiennE est un plus...). Elle m'a rassuré et m'a dit qu'elle utilisait un "pochoir" rond, qui faisait l'aréole "parfaite", une moyenne calculée sur un sondage sur les goûts des femmes. L'aréole parfaite ferait 42mm de large et serait bien circulaire. Et je dois dire que c'est parfait pour moi. Tous les chirurgiens n'utilisent pas ce rond-pochoir... vous imaginez? Ensuite, votre propre cicatrisation peut changer le résultat aussi.

Peur de mal cicatriser

La cicatrisation est vraiment différente chez toutes. Parfois j'ai pris peur, en voyant des photos d'avan-après, de filles qui semblaient avoir la même peau que moi, et qui cicatrisait mal. Normalement, les cicatrices sont roses quelques mois, puis deviennent blanches. J'ai vu des blogs où les filles galèrent encore 2 ans après avec des cicatrices toutes boursouflées (cicatrices chéloïdes) et qui doivent aller faire des injections de corticoides dans les cicatrices... ou du laser. Ce n'est pas si rare.

Exemple :

Je me suis rassurée par rapport à mes propres expériences de cicatrisation. Légère ou très profonde, mes cicatrices sont toutes devenues blanches sans aucun soucis. Ce qui me laisse penser que de ce point de vue, tout se passera bien. Ensuite les seins sont une zone spéciale, je ferai donc tout ce qui est en mon pouvoir pour aider la cicatrisation.


Peur des infections, nécroses


LE traumastime véhiculée à la TV, lorsque j'étais adolescente : la femme va se faire opérer pour des implants, et quelques jours plus tard, son téton se nécrose, devient noir, il faut réopérer, et lui enlever la moitié. Un cauchemar. C'était la grande époque des reportages à sensations : "les râtés de la chirurgie esthétique".
Je pense qu'en ne fumant pas, en ayant une hygiène irréprochable, en soignant ses cicatrices et en ayant un excellent chirurgien, on met toutes les chances de son côté. La nécrose, c'est lorsque le sang n'arrive plus à atteindre une zone, les tissus meurent alors. Une vigilance de tous les instants est primordiale, les jours suivants l'opération. Les risques d'infections sont aujourd'hui rarissimes mais les patientes doivent toujours en être informées. La nécrose totale ou partielle se trouvent surtout dans les cas d'obésité et de gigantomastie (hypertrophie mammaire sévère). Ce risque est favorisé par le tabagisme.


Peur de ne pas se réveiller de l'opération

Le truc surréaliste qui nous traverse toute l'esprit. Ca arrive, et ça effondre des vies. Mais bon, on a plus de risque de se faire renverser en voiture en allant chercher son pain... Je dois dire qu'à ce moment précis de ma vie, je suis tellement heureuse et pleine de projets avec mon homme, que la trouille que ça s'arrête pour une histoire de seins me fait froid dans le dos.

Peut de ne pas retrouver la sensibilité sexuelle de mes seins

Malgré ma ptose, mes seins sont très actifs dans notre vie sexuelle. Ils sont très sensibles et mon homme les adore. Une fois allongée, ce sont des gros seins, on oublie la ptose.
Il y a des années de ça, dans Elle, il y avait un dossier sur la chirurgie des seins. Une journaliste assez contre lançait : "Vous imaginez qu'il y a des femmes prêtes à sacrifier leurs sensations de plaisir pour un meilleur rendu visuel???"
Cette phrase m'a beaucoup fait réfléchir, et hésiter. En effet, mieux vaut-il des beaux seins insensibles ou des mochetés qui te font prendre ton pied de folie? Dur dur.
Avec les années et voyant la ptose empirer, je me suis dit que dans 10 ans, lorsque j'aurais des chausettes à la place des seins, je regretterai de ne pas l'avoir fait plus tôt.
Cette problématique a sûrement été source des années d'hésitations. Puis je n'ai tellement plus supporté mes seins dans le miroir que j'ai pris ma décision. Si perds en sensibilité, au moins, j'aurai le plaisir de pouvoir me balader à poil avec mon homme, et faire toutes ces choses qui me gênaient (prendre des douches ensemble, courir naked on the beach, poser nue en photo ... bon j'en sais rien, mais voilà des exemples :)). La sensibilité risque de mettre des mois à revenir. Et de plus, la sensibilité désagréable de la cicatrice peut devenir gênante aussi, et durer longtemps.
Mon homme m'a dit que c'était mon choix mais qu'il préférait des seins sensibles et moins beaux, que le contraire. On en a longuement parlé, et il aussi envie que je dois à l'aise. Ma décision m'a vraiment appartenue. J'ai choisi, je me lance. Je prends un risque oui, mais je m'adapterai, comme toujours. Je réapprendrai à vivre une sexualité avec ces nouveaux seins, et nous verrons bien. On a assez d'imagination et de complicité pour ne pas laisser ça nous gâcher la vie.

Peur d'avoir fait une erreur, de regretter mes anciens seins

J'ai réfléchit pendant 10 ans à cette opération. Et les 3 dernières années, la ptose empirant, je me suis dit que je ne regretterai pas, même si le résultat n'est pas parfait. D'ailleurs, 94% des femmes de ne le regrettent pas. Je pense que les bienfaits et la satisfaction de retrouver une belle forme de seins est bien plus grande qu'on ne se l'imagine avant l'opération.


Peur que les cicatrices gâche ma vie de couple

Mon homme est ma moitié, mon meilleur ami, mon tout, et c'est réciproque. Je ne doute pas de nous, mais je sais que parfois, la vie nous fait des coups auxquels on ne s'attend pas. Et cela m'a fait peur. "Et s'il ne se rendait pas vraiment compte?" , "et si finalement, les cicatrices le choquaient?"
Nous en avons longuement parlé, dès que j'en éprouvais le besoin, et nous finissions toujours par aller dans le même sens. Lorsque vous êtes en couple, un vrai couple qui dure, qui s'aime, cette opération va être vécue à deux. Elle va avoir des conséquences sur l'autre. Et je pense sincèrement que beaucoup d'amour, d'humour et de sagesse peuvent rendre l'expérience meilleure dans les suites post-opératoires. A contrario, si le fait d'envisager cette opération révèle les soucis de votre couple, c'est plutôt une bonne chose non? Parfois les grands choix et évènements nous font voir les choses telles qu'elle sont.


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Voilà, comme vous le voyez, pour ma part je n'ai pas vraiment peur des douleurs et autres désagréments du genre. Quand on se lance dans une chirurgie, il faut s'attendre à avoir des rappels de notre corps humain qui souffre. Respectez, soignez, aimez votre corps et tout se passera bien de ce point de vue.

J'espère que partager mes peurs et mes réflexions aura pu vous aider un peu dans les vôtres.