ATTENTION : ce site est réservée à des lectrices averties.

Il traite de la chirurgie des seins qui tombent et retrace mon aventure dans cette intervention. Des images de seins de tous genres, ainsi que des photos post-opératoires peuvent choquer.

Pour rendre mon blog utile, je ne cherche ni à plaire, ni à montrer une image avantageuse de moi-même. Ne souhaitant offenser personne, merci de bien vouloir quitter cette page si votre sensibilité ne vous permet pas d'aller plus loin !

Aux autres, bonne lecture !

dimanche 26 juin 2016

Ptose mammaire : les peurs et les angoisses de l'opération

J'aurais pu écrire un article pour chaque soirée d'angoisse que j'ai pu avoir l'opération approchant, mais d'une il n'y en pas eu tant que ça (3 ou 4 sur les 3 derniers mois), et j'ai préféré les lister ici.
Les peurs et les angoisses est ce que nous avons toutes avant ce genre d'intervention. Elles nous sont propres et parfois communes, et personne ne peut les gérer à notre place, elles font partie de notre histoire et de nos challenges. Il y en a qui se raisonnent, d'autres pas du tout.



Peur de faire une erreur morale, par orgueil 

On peut éprouver une culpabilité à toucher à ses seins sains, culpabilité véhiculée parfois par des femmes qui ont souffert du cancer du sein, qui disent "elles ne savent pas la chance qu'elles ont". Personnellement, je pense que "chacune son histoire". Ma mère a eu un cancer du sein aussi. Et moi j'ai une ptose importante, je souhaite la corriger, je vois ça comme une réparation de seins abîmés. Une partie de moi trouve triste, de façon générale, qu'on passe sur une table chirurgicale, pour se sentir mieux, au XXIème siècle. Cependant, je ne m'arrête pas là, car le désir n'est pas simplement esthétique, il en va de mon bien-être profond, et de mon histoire qui a beaucoup consisté à réparer l'abîmé (moral, physique...), pour faire naître une femme heureuse.

Peur de s'être trompée sur son chirurgien

Découvrir qu'il parlait bien et qu'en fait, il avait mauvais goût... Il y en a des comme ça. J'en ai entendu parlé via des amies. Ensuite, je pense qu'il revient à chacune de bien faire son choix, et d'investir un peu pour en consulter plusieurs, c'est essentiel. Personnellement, ça m'a beaucoup apporté de pouvoir comparer. N'en voir qu'un seul et foncer, c'est de la folie ! Même si l'impression est bonne.

Peur d'avoir un résultat infâme

Notre peur à toutes. La plus basique, la plus normale : se lancer et en sortir encore plus amochée.
Je crois que lorsqu'on se décide pour la ptose mammaire, c'est qu'en sortir plus moche serait vraiment difficile... Tellement une ptose est inesthétique. J'ai quand même vu, sur certains avant-après, des femmes qui n'avaient quasiment pas de ptoses, et qui se retrouvent avec les cicatrices en T inversés, pour un résultat à peine mieux... Comme quoi, le choix du chirurgien est vraiment primordial, car les petites ptoses ne nécessitent pas de cicatrices en T.

Peur d'avoir une forme de mamelon râtée

Mauvaise cicatrisation ou manque de goût du chirurgien, me retrouver avec des mamelons en triangle, ce serait le drame. En effet, tout le tour de l'aréole va être incisé puis recousu...  Pour moi c'est LE détail à perfectionner au mieux. Mais certains chirurgiens s'en fichent, vraiment, la priorité pour eux étant de remonter les seins et donner une forme.
Si tous les chirurgiens esthétiques sont "compétents", cela ne veut pas dire que ce sont tous des artistes sculpteurs... C'est pourquoi je pense important de vérifier leurs goûts et leur travail en demandant des photos d'avant-après (c'est votre droit, n'ayez pas honte).
Moi j'ai directement parlé de la forme des aréoles à ma chirurgienne, qui a de suite compris (je pense qu'en matière de seins, unE chirurgiennE est un plus...). Elle m'a rassuré et m'a dit qu'elle utilisait un "pochoir" rond, qui faisait l'aréole "parfaite", une moyenne calculée sur un sondage sur les goûts des femmes. L'aréole parfaite ferait 42mm de large et serait bien circulaire. Et je dois dire que c'est parfait pour moi. Tous les chirurgiens n'utilisent pas ce rond-pochoir... vous imaginez? Ensuite, votre propre cicatrisation peut changer le résultat aussi.

Peur de mal cicatriser

La cicatrisation est vraiment différente chez toutes. Parfois j'ai pris peur, en voyant des photos d'avan-après, de filles qui semblaient avoir la même peau que moi, et qui cicatrisait mal. Normalement, les cicatrices sont roses quelques mois, puis deviennent blanches. J'ai vu des blogs où les filles galèrent encore 2 ans après avec des cicatrices toutes boursouflées (cicatrices chéloïdes) et qui doivent aller faire des injections de corticoides dans les cicatrices... ou du laser. Ce n'est pas si rare.

Exemple :

Je me suis rassurée par rapport à mes propres expériences de cicatrisation. Légère ou très profonde, mes cicatrices sont toutes devenues blanches sans aucun soucis. Ce qui me laisse penser que de ce point de vue, tout se passera bien. Ensuite les seins sont une zone spéciale, je ferai donc tout ce qui est en mon pouvoir pour aider la cicatrisation.


Peur des infections, nécroses


LE traumastime véhiculée à la TV, lorsque j'étais adolescente : la femme va se faire opérer pour des implants, et quelques jours plus tard, son téton se nécrose, devient noir, il faut réopérer, et lui enlever la moitié. Un cauchemar. C'était la grande époque des reportages à sensations : "les râtés de la chirurgie esthétique".
Je pense qu'en ne fumant pas, en ayant une hygiène irréprochable, en soignant ses cicatrices et en ayant un excellent chirurgien, on met toutes les chances de son côté. La nécrose, c'est lorsque le sang n'arrive plus à atteindre une zone, les tissus meurent alors. Une vigilance de tous les instants est primordiale, les jours suivants l'opération. Les risques d'infections sont aujourd'hui rarissimes mais les patientes doivent toujours en être informées. La nécrose totale ou partielle se trouvent surtout dans les cas d'obésité et de gigantomastie (hypertrophie mammaire sévère). Ce risque est favorisé par le tabagisme.


Peur de ne pas se réveiller de l'opération

Le truc surréaliste qui nous traverse toute l'esprit. Ca arrive, et ça effondre des vies. Mais bon, on a plus de risque de se faire renverser en voiture en allant chercher son pain... Je dois dire qu'à ce moment précis de ma vie, je suis tellement heureuse et pleine de projets avec mon homme, que la trouille que ça s'arrête pour une histoire de seins me fait froid dans le dos.

Peut de ne pas retrouver la sensibilité sexuelle de mes seins

Malgré ma ptose, mes seins sont très actifs dans notre vie sexuelle. Ils sont très sensibles et mon homme les adore. Une fois allongée, ce sont des gros seins, on oublie la ptose.
Il y a des années de ça, dans Elle, il y avait un dossier sur la chirurgie des seins. Une journaliste assez contre lançait : "Vous imaginez qu'il y a des femmes prêtes à sacrifier leurs sensations de plaisir pour un meilleur rendu visuel???"
Cette phrase m'a beaucoup fait réfléchir, et hésiter. En effet, mieux vaut-il des beaux seins insensibles ou des mochetés qui te font prendre ton pied de folie? Dur dur.
Avec les années et voyant la ptose empirer, je me suis dit que dans 10 ans, lorsque j'aurais des chausettes à la place des seins, je regretterai de ne pas l'avoir fait plus tôt.
Cette problématique a sûrement été source des années d'hésitations. Puis je n'ai tellement plus supporté mes seins dans le miroir que j'ai pris ma décision. Si perds en sensibilité, au moins, j'aurai le plaisir de pouvoir me balader à poil avec mon homme, et faire toutes ces choses qui me gênaient (prendre des douches ensemble, courir naked on the beach, poser nue en photo ... bon j'en sais rien, mais voilà des exemples :)). La sensibilité risque de mettre des mois à revenir. Et de plus, la sensibilité désagréable de la cicatrice peut devenir gênante aussi, et durer longtemps.
Mon homme m'a dit que c'était mon choix mais qu'il préférait des seins sensibles et moins beaux, que le contraire. On en a longuement parlé, et il aussi envie que je dois à l'aise. Ma décision m'a vraiment appartenue. J'ai choisi, je me lance. Je prends un risque oui, mais je m'adapterai, comme toujours. Je réapprendrai à vivre une sexualité avec ces nouveaux seins, et nous verrons bien. On a assez d'imagination et de complicité pour ne pas laisser ça nous gâcher la vie.

Peur d'avoir fait une erreur, de regretter mes anciens seins

J'ai réfléchit pendant 10 ans à cette opération. Et les 3 dernières années, la ptose empirant, je me suis dit que je ne regretterai pas, même si le résultat n'est pas parfait. D'ailleurs, 94% des femmes de ne le regrettent pas. Je pense que les bienfaits et la satisfaction de retrouver une belle forme de seins est bien plus grande qu'on ne se l'imagine avant l'opération.


Peur que les cicatrices gâche ma vie de couple

Mon homme est ma moitié, mon meilleur ami, mon tout, et c'est réciproque. Je ne doute pas de nous, mais je sais que parfois, la vie nous fait des coups auxquels on ne s'attend pas. Et cela m'a fait peur. "Et s'il ne se rendait pas vraiment compte?" , "et si finalement, les cicatrices le choquaient?"
Nous en avons longuement parlé, dès que j'en éprouvais le besoin, et nous finissions toujours par aller dans le même sens. Lorsque vous êtes en couple, un vrai couple qui dure, qui s'aime, cette opération va être vécue à deux. Elle va avoir des conséquences sur l'autre. Et je pense sincèrement que beaucoup d'amour, d'humour et de sagesse peuvent rendre l'expérience meilleure dans les suites post-opératoires. A contrario, si le fait d'envisager cette opération révèle les soucis de votre couple, c'est plutôt une bonne chose non? Parfois les grands choix et évènements nous font voir les choses telles qu'elle sont.


***

Voilà, comme vous le voyez, pour ma part je n'ai pas vraiment peur des douleurs et autres désagréments du genre. Quand on se lance dans une chirurgie, il faut s'attendre à avoir des rappels de notre corps humain qui souffre. Respectez, soignez, aimez votre corps et tout se passera bien de ce point de vue.

J'espère que partager mes peurs et mes réflexions aura pu vous aider un peu dans les vôtres.